inFAMOUS : Second Son, la Nalyse

6

Saga sous estimée, pas foncièrement à raison ni foncièrement à tort, l’entrée d’inFAMOUS sur la PS4 fait preuve de légèrement plus d’ambition qu’à l’habitude.

La nalyse n’est pas systématiquement raccord avec l’actu, elle n’est pas objective, ce n’est pas une fiche technique, elle ne fait pas de détails ou en donne tout plein selon l’humeur, elle n’est pas faites pour influencer tes achats de consommateur fou parce qu’elle n’en tirerait aucun intérêt, elle est juste écrite pour te faire partager mes goûts à moi, ton K.mi qui t’aime (un peu comme un gosse qui fait popo et qui est fier et émerveillé de le montrer à tout le monde.)

Je vous l’introduis tout entier

infamous-second-son-playstation-4-ps4-1395324161-174.jpg
Qui dit nouvelle génération dit effets visuels qui déboîtent.
La nouvelle génération peut aussi être l’occasion de rebooster certaines licences. InFAMOUS n’a jamais été, malgré son statut d’exclusivité PlayStation, un très gros hit admirable en tous points. Devant la pénurie de très gros jeux sur nos nouvelles consoles, Second Son en profite donc pour se placer comme un potentiel tueur…

Le pitch dans ta potch

Plusieurs années après InFAMOUS 2, les « porteurs » (de super pouvoirs) sont considérés comme des criminels par un gouvernement pour le moins totalitariste. Delsin Rowe est un jeune branleur adepte du graffiti dont le frère flic passe son temps à lui faire la morale ou à vouloir le coffrer pour vandalisme. Jusqu’au jour où un taulard porteur débarque et que Delsin à son contact récupère ses pouvoirs sans véritablement le vouloir. Sa famille le protège alors du gouvernement mais ils se font tous blesser par une porteuse qui bosse pour l’état. Le but de Delsin devient alors de partir pour la grande ville voisine Seattle, retrouver la porteuse, lui prendre son pouvoir, et guérir sa famille avec…

Attardons-nous là-dessus (enfin, moi, surtout…)

infamous-second-son-playstation-4-ps4-1370939788-026.jpg
Qui dit Seattle dit évidemment escalade de la Space Needle Tower.
A l’origine, l’ambition du premier inFAMOUS était de créer un super-héros pour le pad. Ce troisième épisode ne déroge pas à la règle avec un scénario pour attardé façon comics rempli de clichés, très peu travaillé et comprenant des choix moraux simplistes. Pas de quoi s’enthousiasmer devant une telle profusion de bêtises infantiles. Oui mais, parce qu’il y a un mais, inFAMOUS Second Son est comme ses prédécesseurs : agréable à jouer. C’est toujours amusant de faire l’andouille avec la pleine possession de ses super-pouvoirs. Mieux, si pour les deux volets d’avant c’était sa seule qualité et ce qui arrivait à sauver les meubles, ce morceau PS4 a d’autres qualités.

infamous-second-son-playstation-4-ps4-1384246113-050.jpg
Les pouvoirs abusent du côté visuel qui pète la classe.

Bon, que les choses soient claires, les qualités ne viennent pas du game design ou du level design. Il s’agit d’un monde ouvert urbain très classique à la map assez petite et plutôt monotone (ça se passe à Seattle, ça ne m’a pas donné envie d’y aller). Les missions annexes sont vraiment loin d’être intéressantes si ce n’est peut-être les graffitis, plutôt jolis et drôles. On passe son temps à bourriner parfois de manière forcée parce qu’il faut absolument péter la gueule à un camp de soldats pour avoir le droit d’enclencher une mission du scénario. C’est vraiment très loin de ce que j’attends d’un blockbuster, qui plus est exclusif à une machine. Sucker Punch n’est clairement pas Naughty Dog niveau savoir faire ou même ambition.

infamous-second-son-playstation-4-ps4-1392893881-091.jpg
La performance capture rend les expressions faciales crédibles. On en a l’habitude maintenant.
Mais, heureusement j’ai envie de dire, on est sur PS4, les effets visuels du jeu le rendent joli à regarder, particulièrement pour ce qui est des pouvoirs. Delsin en utilise trois (quatre si on compte celui de la fin), tous ont comme d’hab’ les fonctions attaques de mêlée, à distance, roquettes, grenades, envolée. Histoire de pinailler un peu, en trois pouvoirs ils ont quand même réussi à faire une copie carbone au corps à corps pour deux d’entre eux, pas très inspiré. Si on retire les effets visuels d’ailleurs, on ne peut pas dire que le titre soit très impressionnant. Graphiquement en soi les modélisations du décor et des PNJ ne sont pas transcendantes et restent très proches d’une PS3, les animations de Delsin sont très pauvres, c’est parfois méchamment buggué… Heureusement qu’il y a ces effets visuels.

infamous-second-son-532ad73c313ed.jpg
Les graffitis de Delsin sont très jolis.(Notez que le dessin au dos de sa veste change selon vos choix moraux.)

Des effets visuels et une performance capture : l’acteur Troy Baker métissé pour l’occasion incarne Delsin de la tête aux pieds (et il a du coup des faux airs d’Ibrahimovic en maigre par moments, amusant) de manière convaincante lors des cinématiques. Ce personnage principal au look de skateur qui écoute du grunge (et qui correspond d’ailleurs tout à fait à l’image qu’on se fait d’un jeune de Seattle, à tort ou à raison) est bien plus charismatique que Cole, le précédent héros de la saga. J’aimerais aussi souligner une VF admirable, sûrement une des meilleures que j’ai pu entendre (oui !), avec un Donald Reignoux habité par notre héros (je préfère même la VF à la VOST. On peut par ailleurs switcher entre les deux directement dans le menu pause, et c’est très pratique, s’il faut absolument trouver des qualités à ce jeu…). Bref, pas besoin d’épiloguer, cet inFAMOUS est loin d’être une purge, mais à des années lumières d’être inoubliable. Son souci c’est qu’il ressemble beaucoup trop aux deux premiers épisodes (déjà agréables mais sans plus) avec des améliorations qui ne font pas vraiment la différence au final. (Et puis où est passé l’éditeur de missions intégré au solo d’inFAMOUS 2 ? Bon, vu la triste répétitivité des missions on comprend qu’il était inutile, mais c’était une superbe idée qu’ils devraient revendre à Rockstar, qui ont des idées et de l’ambition, eux.) Et ce même si la reprise de vie pour glands présente dans le jeu est parfaitement justifiée dans le scénario. Ça au moins c’est malin, et vous savez que j’y porte beaucoup d’attention !

A moins d’être ultra fan de la saga (je ne sais pas si ça existe), difficile de trouver un intérêt vraiment convaincant à Second Son lorsqu’on a fait les deux d’avant. J’imagine que quelqu’un qui découvre la saga avec sa PS4 peut tout à fait s’en satisfaire ceci dit. Même si je ne peux pas m’empêcher de me dire que c’est un titre fait pour valoir le coup d’occasion, pas plus cher. Ce n’est pas un repas succulent, c’est un petit goûter sympa qui ne va pas chercher bien loin puisqu’il sert juste à combler un petit creux. Voilà, inFAMOUS (du premier au dernier), c’est une tartine à la confiture. Jamais personne n’en dira que du mal, mais ce n’est le repas préféré de personne, et pour cause, ce n’est pas un repas…

Les trucs à ressortir en société pour susciter de nombreux fantasmes chez les personnes de ton choix

– Qui dit Seattle dit B.O. très inspirée par Nirvana. Tout un tas de groupes locaux dans le même genre parsèment leur hommage (ou leur pompage) pour nos oreilles tout au long du jeu.

South Park saison 17 épisode 8 parodie le jeu avec un certain Legacy : Fourth Son.

6 Commentaires
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *