InFamous 2, courant alternatif

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Le challenge principal lorsqu’on développe une suite, c’est de garder l’essence de l’épisode original tout en l’améliorant et se renouveler suffisamment pour ne pas donner la sensation d’un copier/coller. Pas si simple…

Marvelectrique

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Un super héros a bien entendu des amis et des ennemis super héros aussi.
Je n’ai jamais été particulièrement fan des super héros. Je les trouve ridicule, la plupart du temps leurs histoires très manichéennes tiennent du pur cliché, ça respire le niais, les super pouvoirs sont débiles etc. Oui, j’encule Marvel avec une barre de fer rouillée trempée dans du verre pilé. DC, c’est à peu près pareil. Mais parfois, il y a des exceptions, des super héros cools qui vivent des histoires badass, sombres, travaillées, si ce n’est crédibles au moins intéressantes… InFamous n’en faisait pas parti. Il reprenait les codes du genre pour en faire un ramassis de foutaises scénaristiques (offrant cependant une fin inattendue) qui n’ont pas fait mouche une seule seconde, la narration c’est pareil, l’ambiance j’en parle même pas.

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Un vrai super héros sait planer. Sinon c’est un tocard.
Mais il s’agit d’un jeu vidéo. Et dans un jeu vidéo parfois, même si ce n’est pas un chef-d’œuvre, on s’accroche parce que l’histoire ou la narration sont bonnes, parfois parce que l’ambiance est fantastique, parfois parce que les graphismes et la direction artistique sont splendides, ou parfois parce qu’il est tout simplement fun à jouer. Le titre de Sucker Punch ne répondait qu’à la dernière catégorie et ça m’a suffit pour m’éclater sans chercher midi à 14 heures. Que les choses soient claires, pour InFamous 2 c’est exactement la même chose. Fondamentalement, vous pourriez vous arrêter de me lire ici, je viens de vous donner l’élément clé de mes impressions sur ce titre. Dès le début de la partie on peut reprendre la sauvegarde du premier épisode pour son karma et quelques points d’XP et malgré le changement de ville et de nouveaux pouvoirs, on se retrouve dans le même bain. Avec un peu de bain moussant en plus, certes, mais rien de transcendant.

Je vais mettre trois verdicts au jeu, un par page. Comme ça, j’ai envie, j’suis trop un fou. Ainsi, pour commencer, en tant que suite, InFamous 2 n’a pas grand intérêt. Comme toutes suites sans saveur, c’est du « plus de » qui plaira simplement aux fans du premier, voire à ceux qui ne connaissaient pas le premier.

Le chauve reste bien maniable

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Les super pouvoirs sont vraiment cools et simples à utiliser.
InFamous 2 est bien loin d’être à InFamous ce qu’Uncharted 2 était à Uncharted. Je ne comprends, une fois de plus, pas la presse qui voit en lui plus qu’une simple suite avec quelques ajouts. C’EST une simple suite avec quelques ajouts. C’est toujours extrêmement et lamentablement répétitif (pour un premier jet ok, pour un deuxième ça devient lamentable), on est toujours dans une histoire manichéenne tout sauf passionnante, la narration est toujours sans saveur, c’est graphiquement plus joli que le premier mais toujours très loin de faire honneur à un statut d’exclusivité PS3, les animations sont toujours assez peu fournies… Même les mécaniques de jeu sont restées simplistes, Cole MacGrath est un clébard à qui on dit d’aller chercher ci, de faire cela, de ramasser ceci, et il s’exécute sans aucune personnalité en grillant les monstres sur son passage et parfois en choisissant basiquement de quel côté de la moralité balancer, tout en progressant dans ses pouvoirs. C’est sans intérêt.

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Le tempête ionique en jette.
Amusant de constater tout de même que le manque total de prestance qu’il avait avant a été amélioré grâce à des tatouages (au demeurant assez laids en plus), une balafre sur la gueule et une nouvelle tenue. Un design tient à peu de choses et les éléments les plus basiques (voir neuneu) sont parfois les meilleurs, ça fonctionne. InFamous 2 reste tout de même sans profondeur, n’améliore pas ce qui aurait vraiment du l’être, ils ont simplement rendu tout ce qui rendait le jeu fun encore plus fun (plus de pouvoirs cools et c’est toujours aussi simple et vraiment agréable à jouer en soi). Sans compter que les quelques efforts de mise en scène pour dynamiser l’action (Naughty Dog est passé par là) ne fonctionnent pas toujours, mais histoire d’éviter de faire mon gros blasé je vais dire que c’est déjà bien qu’il y ait eu l’idée d’en ajouter une.

En tant que jeu en lui-même, sans prendre en compte qu’il est une suite, InFamous 2 est très agréable à jouer, la jouabilité est très fun, très maniable. C’est sa seule qualité mais elle est généralement fort sous estimée, il ne faut pas négliger qu’il s’agit là d’une VRAIE qualité. Ce qui en fait un réel bon petit jeu bien cool.

Prélude au bac à sable 2.0

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Grinder sur les fils électriques est toujours aussi amusant.
Mais, oui, je le répète, en soi, au niveau du pur gameplay, c’est agréable à jouer. Les super pouvoirs de Cole sont vraiment cools (et la colle coule à l’école) et on s’amuse véritablement avec. Ca passe. Du moins si vous n’avez jamais joué au premier ou que vous êtes dans l’optique de vous faire un petit jeu agréable sans pinailler à chaque détail. Mais si je devais souligner un seul aspect d’InFamous 2 ce serait son aspect communautaire, réellement inventif pour un jeu d’action-aventure bac à sable, et qui se fond d’ailleurs parfaitement à ce genre de titre. Sucker Punch profite bien de l’aspect ouvert du online PS3 et surfe avec simplicité et efficacité sur la nouvelle tendance 2.0. des jeux vidéo : Au sein de la map, en plein dans notre partie, on trouve ça et là en plus des missions annexes et des petites conneries à collectionner (un jour je ferai un article sur la collectionnite inutile des jeux à monde ouvert), des missions faites par les joueurs.

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Hop, un screen de l’éditeur de mission. Rien de plus à dire.
Malheureusement elles restent répétitives parce que l’éditeur de mission ne permet pas 36 000 choses, mais c’est une idée de génie qu’ils sont les premiers à utiliser dans un jeu bac à sable et qui pourrait bel et bien révolutionner le genre entre les mains d’un studio plus ambitieux. Imaginez avec un éditeur aussi puissant qu’un Little Big Planet 2 ce qu’un titre comme GTA, avec sa durée de vie déjà énorme, pourrait en tirer… On aurait enfin des missions annexes qui sortiraient des syndromes Casimir et Besancenot, intéressantes, nombreuses, très variées et possiblement bien barrées. InFamous 2 aura au moins eu le mérite de développer en moi un nouveau fantasme de gamer…

Mention spéciale à l’éditeur de missions intégré directement au jeu qui peut être un précurseur extrêmement intéressant pour les jeux bac à sable à venir. C’est pas tous les jours qu’on peut découvrir une innovation disposant d’un tel potentiel !

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