Forza Horizon 2, il est free, il a tout compris

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Avec Forza Horizon, Playground Games et Turn 10 tiennent leur jeu de bagnoles fun, arcade mais néanmoins exigeant. Il ne lui restait plus qu’à passer ce cap qui le propulserait au sommet. Contrat rempli ?

Off the road again

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Sur la route des vacances, les joutes sont légion
Si je ne peux résolument pas me décrire comme un passionné de l’automobile, je reste dans l’ensemble assez friand de jeux de bagnoles, et notamment de la licence Forza Motorsport. Toutefois, je trouve que la série de Turn10 peine à se renouveler. C’est plus joli d’année en année, on y trouve de nouvelles caisses, mais bon… Pour paraphraser les détracteurs de jeux de foot et leur mauvaise foi légendaire : Ça reste de la ferraille qui tourne en rond sur un circuit. Du coup, l’arrivée d’un nouvel opus du spin-off Horizon tombe à point nommé pour relancer mon intérêt. D’autant plus que si je n’avais pas joué au précédent, j’ai eu vent des bons échos à son sujet. Microsoft et Turn10 aussi à priori, puisqu’ils ont de nouveau confié à Playground Games, le soin de lui réaliser une suite. Pour faire court, sachez qu’il s’agit d’un jeu de courses automobiles en monde ouvert, où la conduite, bien qu’exigeante, se veut résolument plus arcade que chez son grand frère Motorsport. Dans cette seconde itération, le paramétrage des aides à la conduite et les différents réglages possibles pour améliorer les performances de sa voiture (pression des pneus, etc.), sont d’ailleurs autant de témoins de cette exigence. Cette propension à avoir le cul entre deux chaises, l’arcade et la simulation, peut paraitre curieuse de prime abord, mais finalement ça match plutôt pas mal.

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Inutile de préciser que vous serez souvent en excès de vitesse

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Il est venu le temps des vendanges
Pour cette suite, fini les désert arides du Colorado, direction la Méditerranée, entre côte d’Azur et campagne toscane. Et je dois dire que ce petit air de vacances estivales en plein mois d’octobre pluvieux, ça fait du bien au moral. Pour un peu, on entendrait les cigales. D’ailleurs, rien ne vous empêche d’accrocher un petit sapin senteur lavande à votre pad, histoire d’améliorer encore l’immersion. Cependant, même dans les jeux vidéo, l’été peut rapidement s’avérer pourri. Car avec sa météo dynamique et son cycle jour/nuit plutôt réussis, on a vite fait de ranger le maillot et la serviette de plage pour les troquer contre un bon vieux parapluie. C’est malheureux pour l’intérieur cuir flambant neuf des bolides évoluant à ciel ouvert (les cabriolets ne sont pas de la partie par contre), des véhicules qui ne manqueront toutefois pas, sitôt le soleil revenu, de nous faire gouter aux joies des cheveux au vent, des moucherons sur les dents et… des ceps de vignes dans l’œil ! Car dans Forza Horizon 2, la liberté est totale. Si les routes vous ennuient, libre à vous de couper à travers champs, quitte à devoir slalomer entre les arbres d’une forêt plus dense que la barbe de Conchita Wurtz. Rarement on a pu ressentir un tel sentiment de liberté dans un jeu de voitures (seul le très moyen Fuel le permettait il me semble). Hormis lors des épreuves, entre votre point de départ et celui d’arrivée, vous avez tout loisir d’opter pour la route qui vous sied le mieux… même s’il n’y a pas de route. Toutefois, que les vieux aigris se rassurent, il est toujours possible de rester scotché au bitume, en suivant bien sagement la voie sensuelle d’Anna, le GPS. Un système de guidage particulièrement confortable à utiliser d’ailleurs, grâce à Kinect et sa reconnaissance vocale (pour une fois que je dis du bien de ce périphérique).

L’hymne de nos campagnes

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Y a du monde au balcon
Alors tout cela c’est bien joli, mais l’important dans un jeu de bagnoles, ce sont les sensations. Et de ce point de vue-là aussi, Horizon 2 s’en sort merveilleusement bien. Que ça soit en vue intérieure, capot ou extérieure, l’impression de vitesse est merveilleusement bien rendue. Ainsi, la différence entre une petite citadine, une sportive et un gros bolide de course est particulièrement notable, que ça soit dans l’accélération, la vitesse ou l’appréhension des virages. C’est sûr qu’entre faire un « petit » 90 en ville, au mépris de tous les codes de conduite, à bord de sa Fiat Cinquecento, ça n’a plus grand-chose à voir avec slalomer entre les voitures des touristes, sur les routes sinueuses de campagne, à près de 300 km/h, au volant d’une Mc Laren. C’est tout de suite plus grisant. Malheureusement, à cette vitesse, vous n’aurez guère le loisir d’admirer le paysage. Il est pourtant bien agréable ce paysage, prouvant une fois de plus si c’était nécessaire, que la France (comme l’Italie, ne soyons pas chauvin) est un bien joli pays. On regrettera juste le manque de variété dans les environnements. Car avec une action se déroulant entre la France et l’Italie, il aurait été bienvenu de nous faire faire un petit tour vers les sommets alpins, histoire de trancher radicalement avec le bord de mer et nous permettre de chausser nos pneus neiges.

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Ambiance vieux films noirs

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On croise quelques piétons tout émoustillés de nous voir dévaler la rue à toute berzingue
Dommage aussi que les villes ne soient pas aussi reluisantes que les campagnes. Car dès qu’on arrive en zone urbaine, les bâtiments font Disneyland (comprenez carton-pâte) et l’absence de vie pèse sur l’immersion. Alors bien sûr, difficile dans un jeu de ce type d’habiller les rues de piétons, sous peine de se transformer en Carmageddon et teindre le bitume de rouge sang, mais du coup ça choque, là où dans les campagnes (connues pour leur désertification) on n’y prête pas attention. Idem pour cette mer bien calme est plutôt bâclée (ça faisait longtemps que je n’avais pas vu de mer ratée dans un jeu vidéo), ou ses yachts et voiliers qui ne ressemblent pas à grand-chose. Bref, si vous pensiez être impressionné par votre virée sur la promenade des anglais, vous risquez d’être déçu. Et puisqu’on en est à râler un peu, je trouve assez désolant que les pilotes (vous compris) soient des copier-coller les uns des autres, et qu’il ne soit pas possible d’incarner une femme. Pour une fois qu’une nana peut conduire à plus de 50 km/h sans risque de provoquer un génocide, avouez que c’est quand même dommage. Mais bon, le jeu se rattrape sur le reste…

Liberté, Mobilité, Fraternité

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On peut télécharger des décalcos créés par la communauté… toujours aussi douée.
La progression dans Forza Horizon 2 se veut non linéaire et adaptée à vos envies. Ainsi, si à chaque championnat remporté, la caravane de pilotes se déplacera dans un lieu défini par le jeu, sans vous demander votre avis, le reste est entièrement soumis à votre bon vouloir. D’abord, parce que vous n’êtes justement pas obligés de jouer ces championnats (enfin, c’est quand même le but du jeu…). Vous pouvez tout simplement vous balader, défier des pilotes rencontrés au hasard sur la route, relever des défis consistant généralement à rouler le plus vite possible avec des bêtes de courses prêtées pour l’occasion, rejouer des épreuves précédemment terminées ou encore partir en ligne vous mesurer aux autres joueurs. Et, quand bien même vous décideriez de participer à un championnat, vous aurez tout loisir de sélectionner la catégorie qui vous sied le mieux, parce qu’une voiture vous intéresse plus que d’autres ou parce que vous voulez tester votre nouveau bolide flambant neuf. De plus, tout au long du jeu, vous serez régulièrement confronté à des épreuves plus originales qu’à l’accoutumée, où vous défierez seul, avions, trains et autres montgolfières. En plus d’être singulières, ces courses sont généralement très impressionnantes. Se faire frôler par une escadrille de haute voltige à l’abord d’un virage, ça vous décontenance un pilote, même endurci.

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Le soin du détail…

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Courir contre des bagnoles, c’est pour les petits joueurs !
Quant au mode en ligne, il est tout simplement royal. Déjà, sachez que l’I.A. de vos adversaires en solo est basé sur le Drivatar des joueurs ; un système qui apprend votre façon de conduire pour la retranscrire sous forme d’Intelligence Artificielle. De cette manière, le comportement de vos adversaires, en course comme en balade, varie énormément. Cela limite alors l’impression de jouer contre des robots ne sortant jamais de leur ligne (Rep a sa Gran Turismo !). Une fois sur le live, vous partirez dans des road trips bien fun avec vos amis ou de parfaits inconnus, où votre audace sera tout aussi récompensée que vos performances. De cette manière, même si la gagne reste toujours l’objectif ultime, elle en devient presque secondaire au profit de l’amusement. On est bien loin de l’austérité des courses de circuits classiques, de Motorsport à Gran Turismo, en passant par les GTR et autres jeux du genre. Au final donc, le titre de Playground Games fait mouche dans presque tous les compartiments du jeu, que ça soit sur l’aspect visuel très chouette même si pas suffisamment varié, sur son gameplay parfaitement calibré, sa bande son maitrisée, sa progression intelligente et son online mêlant compétitivité et convivialité de manière géniale. Sans aucun doute le meilleur jeu de bagnoles qu’il m’ait été donné de jouer depuis bien longtemps. Jetez-vous dessus !

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Retrouvez plus de 200 voitures au générique
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Selon la difficulté, les dégâts ne seront que graphique ou joueront aussi sur le gameplay

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