Fire Emblem: Awakening, l’ultime sortie.

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Suite aux ventes plutôt décevantes, l’éditeur a décidé que la série ne connaitra sans doute plus de nouveaux épisodes. Une décision un peu expéditive à mon goût, qui me brise le cœur.

FD + FE = ♥

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L’histoire se laisse suivre sans déplaisir, d’autant que le style graphique est plutôt chouette (hormis l’absence de pieds).
La 3DS, je l’ai d’abord acheté pour mon boulot, à l’époque où j’étais pigiste pour l’Officiel Nintendo. Si je n’avais pas une grande volonté d’en faire l’acquisition, je n’en étais pas (encore) pour autant dégoutté, tant cela s’inscrivait pour moi dans la continuité de l’excellente DS (A mes yeux, l’une des meilleures consoles de jeu de l’histoire). Mais très vite, à force de déceptions (Mario Kart et l’ensemble des jeux Mario en général) et devant le vide insondable de la ludothèque de la console, j’ai perdu espoir en la 3DS et l’ai revendu. J’ai ensuite passé huit mois à la basher (en fait plus, je la bashais déjà quand je l’avais encore) avant de m’en racheter une, faible que je suis. Il faut dire que depuis, la situation a quelque peu changé. Certes, la console ne nous sort pas une masterpiece par semaine, et le chemin semble encore bien long avant que la 3DS ne puisse faire honneur à sa grande sœur. Mais voilà, je ne pouvais pas, en mon âme et conscience, me passer de jouer à certains titres… d’autant plus quand le marché consoles de salon me donne de moins en moins de satisfaction. Parmi ces jeux qu’il m’était impossible d’ignorer, on trouve en bonne, très bonne place, ce Fire Emblem: Awakening.

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Dommage que l’I.A. soit aux fraises, car il est assez simple d’attirer l’ennemi dans un piège.
Cette licence et moi, c’est une belle histoire d’amour. Non pas que je sois son fan le plus éprouvé (je ne l’ai découverte que tardivement), mais entre nous, il s’est passé quelque chose. J’aime son penchant pour la stratégie, riche mais néanmoins accessible. J’aime son charadesign classieux. Et surtout, j’aime son implacabilité quand vous assistez à la mort, cruelle et définitive, d’un de vos hommes, au détour d’un manque de bol ou d’une erreur stratégique. C’est pour tout cela (entre autres) que j’ai racheté une 3DS, et même si je ne suis pas aussi satisfait que j’aurai souhaité l’être, je n’en ai pas moins passé un bon, très bon moment avec ce jeu. Car oui, Awakening ne m’a pas donné entière satisfaction. D’abord, qu’est-ce que c’est que ce choix au début, de jouer en mode «mes persos crèvent comme des merdes » ou « mes persos reviennent à la vie après la bataille » ? Certes, on a le choix (encore heureux), mais ça n’empêche que c’est une trahison, un sacrifice sur l’autel du mercantilisme.

Avec ses gros sabots

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Tout au long de l’aventure, on recrute de nouvelles têtes. Certains resteront à la caserne, d’autres deviendront des héros. D’autres encore, crèveront comme des merdes !
Malheureusement, les problèmes ne s’arrêtent pas là avec ce Fire Emblem. Car même en optant pour un niveau de difficulté ne ressuscitant pas les alliés, leur mort n’a finalement qu’assez peu d’impact. Certes, vous pleurerez toujours toutes les larmes de votre corps lorsque vous perdrez votre meilleur cavalier au détour d’un coup critique improbable de l’ennemi, ou votre meilleur chevalier pégase parce que, comme un con, vous n’aviez pas remarqué ce bâtard d’archer, mais leur mort n’a pas de répercussion sur l’histoire. Par le passé, la série nous avait habituée à mieux, avec au minimum une réaction de certains de vos personnages à la mort de votre unité, mais aussi et surtout, avec l’impossibilité en cas de décès d’un soldat en particulier, d’en recruter un autre plus tard dans l’aventure, qui lui soit lié. Ici, il n’en est rien. Même lorsque vous perdez votre reine au détour d’une tactique de bourrin malheureuse, tout le monde semble s’en foutre ; son mari le premier.

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En attaque comme en défense, la présence d’un allié à ses côtés est un atout de poids.
Encore plus étrange, ce choix des développeurs de ne doter leurs personnages d’aucun pied. Je veux dire qu’on voit bien leurs jambes, mais on les croirait montés sur des sabots. Lorsque les combats se déroulent dans le sable ou l’herbe, ça passe encore… on se dit qu’ils ont les petons planqués. Mais lorsque ça se déroule sur la terre ferme, ça fait franchement tâche. C’est un point de détail et on finit par l’accepter, mais ça n’en reste pas moins ridicule et assez incompréhensible. Enfin, une pincée d’unités supplémentaires et quelques ajout tactiques en sus (les techniques d’assistance par exemple), on ne peut pas dire que la série ait fait sa petite révolution depuis ses premiers pas, il y a pourtant fort longtemps. On aurait aimé que les développeurs prennent plus de risques et profitent de la technologie qu’il leur ait offerte pour bousculer nos habitudes.

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Les versions américaines comme européennes, ont été censurées, dans les images et dans les textes.
M’enfin, je râle, je râle et on a l’impression que le jeu est merdique ; c’est mon côté jamais content du joueur blasé. Mais en réalité Fire Emblem Awakening est un excellent titre qui m’aura tenu en haleine de nombreuses dizaines d’heures. C’est le titre idéal si vous ne connaissez pas la série, et l’un des rares très bons jeux de la 3DS… vous auriez tort de vous en priver donc. Son gameplay éprouvé et sa progression parfaitement maitrisée, avec de nouvelles armes et unités ou de nouveaux éléments de gameplay distillés à chaque chapitre, en font un titre remarquablement bien construit, qui nous tient rivé à la console comme une bernicle sur un rocher mazouté.

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