Fable 2, l’histoire d’un concept maîtrisé

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Peter Molyneux a tenu son clapet autant fermé que possible pour nous laisser découvrir Fable 2 sans s’imaginer quoique ce soit à son sujet si ce n’est des choses qui sont réellement dedans. Bravo, au moins ça ferme leur bouche a des tas de gens prêts à lui sauter à la gorge.

Merci mon chien

Pas besoin d’être mauvaise langue pour constater (avec plaisir) que Fable 2 se trouve en fait être ce que Fable aurait dû être si Lionhead avait eu les moyens techniques pour le développer à l’époque. Bons nombres de « promesses non tenues » par manque de temps ou de puissance sur Xbox sont bel et bien là. Le chien qui nous suit partout, avoir des enfants, pouvoir avoir un métier, jouer une femme, autant de choses imaginées par l’esprit du créateur qu’il a relaté en public avant de les retirer en privé, qui ont déçu certains joueurs il y a 4 ans et qui fermeront leur clapet aujourd’hui. D’autant qu’elles s’avèrent toutes particulièrement bien réalisées, bon on pourra dire que les métiers proposés sont très vite chiants à jouer (sous forme de mini jeux répétitifs et souvent identiques) mais incarner une femme est toujours une possibilité sympa (surtout qu’en plus Fable a du succès chez les gameuses), avoir des gosses est simple comme bonjour (et c’est plutôt amusant de débarquer chez soi un paquet de temps après pour voir un bambin courant vers nous alors qu’on l’a quitté lorsqu’il était encore dans un berceau) et surtout le coup du chien est foutrement efficace.

Je ne m’attendais pas une seule seconde à m’attacher autant et si vite à ce clébard qui s’il ne sert pas franchement lors des combats (même dressé au maximum pour, il finit surtout les gens au sol), est extrêmement efficace pour dénicher des trésors et bien sûr pour faire le mariole à nos côtés. Je souligne d’ailleurs ses animations vraiment chouettes et son I.A. franchement correcte. Autre truc annulé sur Fable et présent dans Fable 2 mais qui cette fois aurait mieux fait de rester dans les cartons : un mode multijoueurs, en coopération plus exactement, à deux. D’une nullité sans nom, on l’oubliera très vite (obligation de rester sur le même écran comme dans les hack n’slash à l’ancienne sauf que la caméra n’est pas faite pour, impossibilité d’importer son propre héros, injouable).

Fable en mieux, reste un bon jeu

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Je suis amoureux du travail des artistes de Lionhead.
Fable 2 garde également la même structure que son prédécesseur, qu’elle soit narrative ou concernant le gameplay, tout en la peaufinant évidemment d’avantage parce que merde on est dans une suite et on a changé de génération de machines. D’un côté c’est assez décevant comme lorsqu’on constate que la pitoyable (n’ayons pas peur des mots) histoire reprend les même poncifs mais aussi les même particularités (l’isolement de plusieurs années par exemple) que celle du 1, ou que le système de façonnage de son personnage n’a pas véritablement évolué si ce n’est qu’en plus du côté bon et mauvais on a maintenant le côté pur et corrompu (ça reste quand même hyper chouette hein, et c’est toujours assez unique en son genre mais on pourrait pousser le système encore plus loin ou ne serait-ce que l’améliorer, surtout lorsqu’on s’appelle Molyneux…). On peut aussi regretter le découpage en zones qui s’il n’est plus aussi flagrant qu’avant nous balance toujours autant de temps de chargement dans la gueule et ça, c’est mal. Ou encore un bestiaire qui n’a pas vraiment évolué et qui était déjà assez sobre à l’époque… De même quelques petits détails gâchent un peu le délire, on grossit bien trop vite (suffit de deux bêtes tartes et une bedaine nous pousse), on
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Enchanteur, n’est-ce pas ?
obtient du renom trop facilement, les combats sont moins confus mais sans aucune difficulté, on nous parle régulièrement en regardant dans le sens opposé où on se trouve, il s’agit d’un clair manque de finition. A noter que l’effet couloir a disparu en proposant maintenant une liberté de mouvement « normale » (dans un monde bien plus grand), même si le level design ne propose jamais de flâner dans un champ de blé d’un kilomètre.

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Une des premières scènes du jeu.
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Le système d’expression retire automatiquement celles dédiées à la drague lorsqu’on s’adresse à des gosses… Dommage HAHA !
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La forêt a toujours été un élément essentiel au design de la saga Fable. Le jeu de lumière y est fantastique.

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Il n’est jamais vraiment nécessaire de sauter par dessus des barrières ou des murets vu que de l’autre côté y a rarement quelque chose à y faire. Mais bon c’est rigolo.
Retrouver Albion 500 ans après est par contre une idée assez fantastique, découvrir des tas de détails qui renvoient à la première aventure parfois de façon minimaliste (ressusciter Lady Grey dans une quête annexe, lire un livre sur le légendaire héros de Oakvale, apprendre qu’il existe une secte autours de Jack of Blades etc) ou de manière beaucoup plus éloquente (le camp de bandit de Deux-Lames devenu une ville fructueuse etc) est juste génial. L’ambiance est encore un des points forts du titre que ce soit pour l’atmosphère enivrante, la bande sonore magistrale ou le design féérique une fois de plus juste magnifique (y compris pour ce qui est des effets de lumière). La particularité d’avoir un monde simulé et donc des PNJ qui ont leur propre mode de vie qui peut en plus changer face aux actions du joueur, reste l’autre gros point fort du jeu, vous l’imaginez bien. Surprendre une conversation entre gosses « Je suis Kink
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Les trolls, beaucoup moins présents que dans le premier Fable, sont un peu plus difficile à battre puisqu’on doit maintenant viser les petits vers qui sortent de leur corps à divers endroits. Mais bon rien d’insurmontable non plus.
et je dois sauver la princesse Zelda » « Y a pas assez de PNJ ! », cambrioler une baraque sous les yeux de sa proprio qui va sortir son flingue et carrément nous courser dans la rue, faire une partouze, racheter tout un village et baisser le prix dans les magasins ce qui va influer sur le système économique du bled etc etc etc. Toujours autant d’à-côtés qui font des anecdotes de jeu uniques, funs, et dont on se souvient pendant longtemps.

On se dit qu’avec de tels à-côtés géniaux, si Lionhead arrivait à faire un vrai scénario, travaillé, qui marque, on aurait là un putain de chef d’œuvre. Pour autant ça reste une expérience sublime, à jouer au moins une fois dans sa vie, rien que pour les possibilités offertes. Fable puissance 2 aurait pu être le nom de ce jeu.

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