Castlevania pour les nuls, Part I

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A l’occasion de l’imminente mise en ligne de notre critique de Castlevania : Lords of Shadow, Polygamer vous propose un aller simple vers la Transylvanie, pour y déchiffrer l’histoire qui lie le comte Dracula à la non moins légendaire famille Belmont.

La saga Castlevania t’es expliqué ici, à toi le nul, dans l’ordre chronologique des événements et non dans l’ordre de sortie des différents volets. Il n’y est pas fait mention des remakes, du spin-off façon baston (Castlevania : Judgment) ou encore du récent reboot de la série, Lords of Shadow. Cet article ne tient pas non plus compte des propos de Koji Igarashi, producteur principal mais non-historique de la série, qui a arbitrairement décidé d’exclure certains épisodes de la chronologie de Castlevania.

Une histoire de famille

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On ne compte plus les adaptation de Dracula, en livres, films, bd, jeux, tampons…

Les plus observateurs d’entre vous l’auront remarqué : Dans Castlevania, il y a Castle. Et ce n’est pas anodin, car la série doit son nom au château du comte Dracula, que les fans parcourront de très nombreuses fois tout au long de la saga. Au Japon où la licence est née, le jeu s’appelle même Akumajo Dracula, le château du démon Dracula. Mais comme en occident on a du goût, c’est devenu Castlevania. Dracula est le dénominateur commun à tous les épisodes de la série, mourant et ressuscitant pratiquement à chaque épisode, faisant presque passer le kidnapping de la princesse Peach pour un fait étonnant et nouveau. Cette grande fresque témoigne du conflit séculaire opposant le célèbre vampire de Bram Stoker à la famille Belmont, chasseurs de suceurs de sangs sur plusieurs générations. Armé du légendaire fouet vampire-killer, les Belmont et leurs descendants vont faire rougir les fesses de Dracula et de ses sbires, durant une bonne vingtaine d’épisodes, entre suites, préquelles et spin off. Bien entendu, l’histoire n’a plus rien à voir avec celle imaginée par l’auteur britannique. Seul son nom, sa région (la Transylvanie) et son statut de vampire ultime est repris ici. A noter d’ailleurs le coté visionnaire de Konami qui déjà dans les années 80, faisait s’opposer une famille au nom bien franchouillard à un démon roumain… ça ne vous rappelle rien ? La rumeur a même longtemps laissé planer le doute quant à la participation d’Eric Besson au développement du jeu.

La genèse

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Le vampire killer est un fouet… sans doute parce que le style gothique des vampires fait un peu SM sur les bords.

Tout commence au XIème siècle, en 1095 plus exactement, avec Leon Belmont, baron de son état et redoutable guerrier, et son meilleur ami Mathias Conqvist, tacticien de génie tombé gravement malade suite au décès subit de son épouse Elisabetha. Cette sombre période voit apparaitre une armée de monstres dans la région dirigée par Leon. Mais l’Eglise étant trop engagée dans la lutte contre les hérétiques, ce dernier doit renoncer à son statut de baron afin de partir combattre, contre l’avis des ecclésiastes, un certain Walter ; un vampire retranché dans son château, supposé responsable de la récente invasion de monstres, ainsi que du kidnapping de Sara, la fiancée de Leon. Dans la Forêt de la nuit éternelle où se trouve le château de Walter, Leon rencontre un vieil alchimiste du nom de Rinaldo Gandolfi qui lui donne un fouet pour l’aider dans sa quête. Seulement, une fois face à Walter, le fouet s’avère complètement inefficace. Amusé par la situation, celui-ci propose à Leon de le rejoindre dans son donjon pour un ultime affrontement. Mais préoccupé par la sécurité de sa bienaimée, Leon s’enfuit à la rencontre de Rinaldo et se rend alors compte qu’elle a été mordue. Leon doit alors se résoudre à exécuter son amour, afin que les gènes de Walter désormais présents dans le corps de sa victime contaminent son fouet d’alchimie et lui permettent de le tuer. Ainsi nait le vampire-killer, l’arme ultime contre les vampires qui relègue les gousses d’ail, les pieux, les crucifix et l’eau bénite à l’état de pistolets à eau pour gamines gothiques fans de Tokio Hotel.

Grosse rancoeur

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Sonia Belmont est la première vampire hunter officielle.

Seulement une fois le vampire vaincu, l’âme de Walter est emportée par La mort, pour être offerte à Mathias. L’ami de Leon, considérant que Dieu l’avait abandonné avec la mort de sa femme, avait en effet tout planifié, se servant d’une pierre philosophale pour obtenir l’âme du vampire et avec elle, l’immortalité. Il devient ainsi Vlad Tepes et s’autoproclame Seigneur des vampires, plus tard connu sous le nom de Dracula. De son coté, Leon sort victorieux de son combat contre La mort et lui demande de passer un message à son ami, jurant que lui-même et ses descendants n’auront de cesse de le chasser pour le terrasser de ce fouet maudit. Et c’est précisément ce qui va se passer durant les siècles à venir, en commençant par Sonia Belmont, près de 400 ans plus tard. A l’aube de ses 17 ans, Sonia n’est autre que la toute première vampire-hunter de la famille Belmont (si on excepte Leon). Armé du vampire-killer (qui, compte tenu du monstrueux bordel chronologique de la saga, possède toutes sortes de pouvoirs qui ne seront quasiment jamais les mêmes d’épisode en épisode, tantôt s’améliorant, tantôt régressant à son plus simple usage), elle part à l’assaut de Dracula, retranché dans son funeste château. Au cours de sa quête, elle se doit de combattre Alucard, le fils de Dracula, mi-humain de par sa mère, Lisa. Alucard et Sonia donnent pourtant dans l’interracial, mais souhaitant plonger dans un profond sommeil pour recouvrer son humanité, le semi-vampire force Sonia à le combattre afin de s’assurer qu’elle est bien capable d’éliminer son père sans son aide (laisser sa femme bosser pendant qu’il pieute, il avait tout compris Alucard !).

Fils à papa

Seulement voilà, Sonia s’est un peu cassée le cul pour pas grand-chose, car en 1476, soit tout juste 26 piges plus tard, Dracula revient et plonge l’Europe tout entière dans les ténèbres, en y faisant déferler son armée maléfique. Craignant le pouvoir du clan Belmont presque autant que Dracula lui-même, l’Eglise n’a pourtant d’autre choix que de s’enquérir de l’aide du vampire-hunter Trevor Belmont, qui se trouve n’être autre que le fils de Sonia et d’Alucard, le bâtard de rejeton du comte diabolique (ce qui fait de Trevor un demi-bâtard et un quart de vampire, non ?). Dans sa quête, Trevor peut compter sur le soutien de trois alliés (au choix, le joueur ne peut pas cumuler les trois et pourra même opter pour terminer le jeu seul, proposant alors quatre fins différentes… enfin à peine) : La magicienne Syfa Belnades, le pirate Grant DaNasty (qui fera une carrière remarquée dans le hiphop au cours du XXème siècle) et Alucard, le fils de Dracula et père de Trevor (même si la paternité n’est pas évoquée dans Dracula’s Curse puisque Castlevania Legends, l’épisode précédent chronologiquement parlant, ne sortira que 9 ans plus tard). A noter quand même qu’Alucard qui souhaitait pourtant pieuter durant des siècles et a laissé sa nénette se démerder avec Dracula pour cette raison, s’est réveillé dans cet épisode, après une grasse mat’ de même pas trente ans. M’est avis qu’il en avait surtout marre de Sonia et a sorti la première excuse bidon qu’il a trouvé pour rompre avec elle. Bref, avec ou sans leur aide, Trevor botte le cul de Dracula et détruit Castlevania.

C’est en forgeant…

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Ils avaient un drôle de look les forgerons à l’époque.

Trois ans plus tard, malgré que Dracula ait péri sous les coups de Trevor, l’armée des ténèbres du comte poursuit son avancée, sous la houlette d’Hector. Ce forgeron a voué allégeance au vampire, jusqu’au jour où son collègue et ami Isaac répand la rumeur dans tout le pays, que sa femme est une sorcière. Elle finit alors brûlée vive sur le bûcher, ce qui a pour conséquences de mettre Hector dans une rage folle (les forgerons sont connus pour faire beaucoup d’histoires pour pas grand-chose). Le veuf se rend alors à la gare pour prendre le premier train en partance pour la Transylvanie, mais comme c’est la grève et que les trains ne seront pas inventés avant plus de trois cents ans, il finit par y aller à pinces. En chemin il rencontre Trevor qui, alerté par les rumeurs du retour d’Hector sur les terres de Dracula, a décidé d’y faire un saut. Après avoir sympathisé avec le forgeron, on imagine autour de deux, trois bières et quelques femmes de petite vertu, Trevor lui ouvre le portail vers le corridor infini, un monde parallèle qui mènera Hector vers Castlevania. Ainsi, il laisse le forgeron mettre son avoinée au vampire, finalement pas si balèze que ça vu qu’il se fait botter le cul régulièrement, afin de profiter de sa retraite avant qu’on ne le force à bosser jusqu’à 62 piges.

La honte de la famille

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Ce tocard de Soleiyu finit quand même par donner un coup de main à son père sur la fin.

1591, pendant plus d’un siècle, le monde semble avoir été baigné dans la paix et la sérénité. Dracula a bien tenté de faire son come-back quinze ans plus tôt, mais s’est fait méchamment fumer par Christopher Belmont. Après avoir mené une vie plutôt paisible donc, à batifoler insouciamment, la bistouquette à l’air dans de vertes prairies, ce dernier passe le relais à son fils, Soleiyu. Il l’intronise ainsi tueur de vampires non sans s’excuser au préalable de lui avoir donné un prénom aussi ridicule (« Tu comprends fils, c’était la belle époque, on fumait des substances illicites et on donnait des prénoms débiles à nos enfants sans nous rendre compte des conséquences »). C’est alors que quatre châteaux maléfiques surgissent soudainement des entrailles de la terre, disséminés aux quatre coins du pays. Interloqué par cette arrivée soudaine, Soleiyu décide alors d’aller saluer ses nouveaux voisins et se retrouve ainsi piégé comme un gros noob par Dracula qui souhaite l’utiliser pour revenir à la vie. A peine le temps de profiter de sa retraite devant la rediff de l’émission Des Chiffres et des lettres, que Christopher doit retourner au charbon pour sauver son abruti de fiston, officiellement déclaré pire vampire-killer de l’histoire de la famille Belmont. Christopher va donc foutre le dawa dans les quatre châteaux précités, avant de se rendre à Castlevania pour rappeler à Dracula qu’il ne faut pas toucher à la famille. Après avoir mis quelques torgnoles dans la tronche de son fils, possédé par Dracula, pour lui rappeler qu’on ne lève pas la main sur son paternel, Christopher renvoie le vampire bouffer des pissenlits par la racine, qui pensait pourtant avoir tout prévu en utilisant les gardiens des quatre châteaux maléfiques pour se réincarner.

Les liens sacrés du mariage

Réglé comme une horloge, Dracula s’éveille cent ans plus tard, en 1691, une année noire particulièrement touchée par la récession économique, la canicule et les affaires de sang contaminé qui a décimé une grande partie de la population vampirique (souvenez-vous des grandes manifestations de chauve-souris à Bucarest). Frustré par un siècle d’onanisme, Dracula ne trouve rien de mieux à faire que de se taper une jeune vierge au petit déj’. Et comme il n’a pas de bol, il fallait que ça tombe sur la future épouse de Simon Belmont, le vampire-killer en activité. Alors qu’il aurait du lui être reconnaissant pour l’avoir sauvé de l’échafaud, Simon part à sa poursuite pour lui faire tâter de son fouet et, accessoirement, récupérer sa promise. Des jardins jusqu’à la haute tour du château, Simon va déboiter tout un tas d’ennemis, parmi lesquels on retrouve La créature de Frankenstein, la mort et Dracula. Mais voilà, deux ans plus tard (en 1693 pour les nuls en maths), alors qu’il pensait en avoir fini avec le comte, Simon se voit obligé de retrouver les morceaux du corps de Dracula, disséminés dans différents manoirs de Transylvanie, pour le ressusciter avant de le tuer à nouveau (on aimait se compliquer la vie à l’époque). Tout cela pour que, cinquante ans plus tard, son petit-fils Juste Belmont se retrouve à son tour impliqué dans les affaires de famille.

Threesome

En 1748, Juste n’est âgé que de seize ans et se la coule douce façon ado rebelle, à écouter du death metal, courir les filles et jouer à des jeux vidéo abrutissants. Mais un jour, son ami d’enfance Maxim Kischline revient de voyage gravement blessé, lui annonçant que la jeune fille qu’ils fréquentaient, Lydie Erlanger, s’est faite kidnapper. Devenu amnésique, Maxim n’a que peu d’informations quant à la situation, tout juste se souvient-il d’un funeste château que nos deux amis vont bien sûr arpenter, en long, en large et en travers. Bien entendu, cette amnésie est plus que louche, et les soupçons de Juste vont s’avérer… euh, justes ! C’est bel et bien Maxim qui a kidnappé Lydie (le salaud), mais il y a pire : Il est maintenant sous l’emprise de l’infâme Dracula (le bâtard). Juste lui défonce donc la gueule à grands coups de fouet et de tatanes dans les dents, et grâce à son bracelet, va ramener son ami à la raison et même faire disparaitre les traces de morsure du cou de la belle Lydie (un peu d’enduit ça facilite la vie). Le jeu reste toutefois plus qu’obscur sur le retour des trois amis et n’évoque curieusement pas la soirée de débauche qu’ils passèrent tous les trois (les photos exclusives dans Voici). Toujours est-il que quelques décennies plus tard, en 1792, Richter va à son tour brandir le vampire-killer, pour sauver sa jeune fiancée, Anette.

La faute du curé

A cette époque, les prêtres n’étaient pas encore ces pédophiles qu’on connait, mais juste des instruments du mal qui kidnappaient les jeunes filles pour ressusciter des démons tels que Dracula. Encore une fois, des erreurs d’appréciations typiques du méchant de jeu vidéo (voire du méchant de cinéma), vont pousser Shaft (le prêtre en question) à pécho la nana d’un vampire hunter (m’est avis que ce fut moins dangereux de kidnapper la meuf du boulanger). Sur sa route, Richter va se constituer un vrai petit harem, en libérant tour à tour Maria, une orpheline de douze ans, jeune sœur d’Anette (et on imagine à l’origine du penchant des prêtres pour les enfants), Terra, une nonne complètement azimutée qui le prend pour la réincarnation de Dieu et Iris , la fille du docteur du village qui aime jouer avec le gros stéthoscope du héros. Motivé par tant de jeunes filles, Richter va finalement délivrer sa bien-aimée, défoncer La mort et le vil prêtre Shaft et réduire Dracula et son château en cendres. Faut pas le faire chier, Richter !

Le réveil du fiston

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Alucard savait que ce n’était pas sa mère sur le bûcher, car elle ressemblait trop à Milla Jovovich… ça lui apprendra à la succube, à mater les films de Luc Besson !

Sauf que cet abruti n’a pas correctement tué Shaft et celui-ci revient à la vie cinq ans plus tard. Il jette alors un maléfice sur Richter, le forçant ainsi à devenir le nouveau seigneur de Castlevania, pour préparer le énième retour de Dracula. Plus de Belmont en activité, ça sent le roussi pour l’humanité. Heureusement, c’est précisément le moment que choisi Alucard pour se réveiller de son profond sommeil. Celui-ci se rend donc dans le château de son père et y rencontre Maria, la sœur d’Anette, venue pour tenter de sauver Richter. Comme il n’en a rien à battre de cette pouf’, Alucard poursuit sa route et tombe sur Shaft qu’il défonce avant de se retrouver téléporté sur la place d’un village. Il y voit sa mère, Lisa, emmenée sur le bûcher et réclamant justice. Mais comme Alucard sait très bien que sa môman chérie n’aurait jamais demandé à ce qu’on extermine les hommes qui l’ont pourtant rôtie à la broche, il se réveille et défonce la succube qui l’avait plongé dans cette illusion. Il est alors de nouveau téléporté vers le château et tombe sur la mort, qu’il défonce avant de retrouver Maria, qui flâne toujours dans les couloirs du bâtiment. Mise en confiance par leurs multiples rencontres, elle fini par donner à Alucard une paire de lunettes lui permettant de déceler illusions et maléfices. Grâce à cela, Alucard voit que Richter est sous l’emprise d’un sortilège mais vu qu’il s’en tape royalement de cet incompétent de vampire hunter, il lui défonce la gueule quand même. Heureusement, Maria déboule à la fin du combat et empêche le rejeton du comte d’achever Richter en le ramenant à la raison (Richter, pas Alucard). Pas ému pour autant, Alucard s’en va, sans se retourner, retrouver son père pour lui mettre sa raclée.

TO BE CONTINUED…
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