Brink met le teamplay au centre du gameplay

27

N’écoutez pas tous ces blasés du jeu vidéo qui pullulent sur la toile, le seul test de Brink objectif est ici !

Ejaculateurs précoces

001-746.jpg
Sacrifiez-vous sans poser de questions pour réaliser un objectif, et espérez que vos équipiers sauront vous défendre.
A moins d’avoir vécu dans une caverne ces dix dernières années, vous aurez sans doute remarqué que les sites traitant du jeu vidéo sont légion. Or, pour se démarquer les uns des autres et tenter de ravir quelques visiteurs supplémentaires, certains n’hésitent pas à faire des vannes foireuses sur un site qui arbore un singe en slip comme mascotte, d’autres se contentent de prendre en photo les jeux qu’ils reçoivent pour vous montrer qu’ils sont plus VIP que vous, d’autres encore préfèrent jouer sur leur vivacité à sortir un test. Car les tests, c’est ce qui fait venir la grande majorité des lecteurs, désireux de savoir si le jeu qu’ils veulent acheter vaut le coup, ou parfois juste pour voir si le testeur en question est en accord avec leur propre opinion. Or, sortir un test trop rapidement n’est jamais bon.

Je me souviens par exemple de celui de Gamekult pour Chromehounds. Pas question de relancer le débat sur la qualité de ce que je suis le seul à considérer comme un excellent jeu, mais plutôt question d’argumenter mes propos, puisque le test de ces blasés de chez GK, pondu à la va-vite sur un bout de papier cul, était sorti avant même la mise à disposition des serveurs (jeu exclusivement multi je le rappelle). Idem pour le test de Brink sur JeuxVideo.com, sorti à l’emporte-pièce, après l’avoir testé douze minutes sur un mode solo plombé par une I.A. désastreuse (jeu exclusivement multi, je le rappelle également). De manière générale, la plupart des sites français ont défoncé le titre de Splash Damage, montrant du doigt une I.A. pitoyable et les nombreux lags dont le jeu souffre. Pour ma part, je vais prendre sa défense. Car Brink, n’en déplaise à tous ces branleurs sans cervelle, c’est un peu plus que ça.

A la même enseigne ?

002-722.jpg
Chaque élément monté sur votre arme a des effets bénéfiques comme néfastes. Faites les bons choix.
Bien sûr, ces lags largement critiqués sur les différents sites et forums sont bien réels… de moins en moins certes, mais réels. Mais était-ce une raison pour descendre un jeu à ce point et le condamner à mort juste parce qu’il a été fini à la truelle ? Je ne me souviens pas que la presse ait été aussi catégorique lorsqu’il fallut tester Fifa 10 est ses milliards de bugs. Je ne crois pas non plus que L.A. Noire soit hué pour la surchauffe qu’il cause à nos consoles (pourtant bien plus problématique que quelques lags), ses textures baveuses et ses trop nombreuses chute de framerate ou que Gran Turismo 5 ait été relégué au rang de simulation automobile du pauvre à cause de ses bugs et de son clipping. Pourquoi deux poids, deux mesures dès lors qu’il s’agit des grosses productions qui lâchent plein de pognons dans des bannières publicitaires et des press tour tous frais payés à l’autre bout du monde ? Pas la peine de vous faire un dessin…

Car s’il est un fait que le jeu souffre de lag et qu’il est normal pour tout journaliste d’en parler, il ne s’agit pas d’une raison suffisante pour le lyncher comme Brink a été lynché. D’autant plus à notre époque, où les mises à jour des jeux sont plus nombreuses et régulières que les orgasmes de Clara Morgane. Même chose pour l’I.A., dont la médiocrité est également réelle, mais pas vraiment handicapante si on a plus de douze de Q.I. et qu’on sait donc faire la différence entre un jeu multi et un jeu solo (l’intelligence chez les journalistes jeux vidéo, ce n’est à priori pas la vertu première). Du coup, qu’est-ce qu’il reste de Brink lorsqu’on fait abstraction de ces quelques défauts, bien réels, mais mineurs ? Sans doute l’un des meilleurs FPS multijoueur… mais ça, les journaleux trop occupés à se regarder le nombril, n’ont pas pu s’en rendre compte.

Ça roule en SMART

003-689.jpg
Le système SMART permet de fluidifier les déplacements de façon spectaculaire.
Attention, je ne dis pas que les lags récurrents et l’I.A. désastreuse ne sont pas un problème… ils le sont, et j’espère sincèrement que Splash Damage finira par rendre tout ça plus stable. Mais je préfère ne pas m’attarder dessus en me disant que ce sera bientôt de l’histoire ancienne, et me concentrer plutôt sur les nombreuses qualités du titre, à commencer par son système SMART. Bon, d’aucun me diront que c’est un peu la lose de faire du Parkour sans voir les pieds de son personnage… et ils n’auront pas tort : C’est la lose ! D’autres me diront que Brink est quand même à des années lumières de Mirror’s Edge question acrobaties et level design, et là encore ils n’auront pas tort (ceci dit, Mirror’s Edge ne propose pas de multi). Toutefois, leur système de déplacements est suffisamment bien gaulé pour reléguer n’importe quel FPS en ligne au rang de dinosaure.

Grâce au SMART, les parties sont bien plus dynamiques… mais alors, bien bien bien plus dynamiques. Vous ne courez plus dans des couloirs plus ou moins ouverts, mais dans de larges environnements aux multiples embranchements, rendus possible grâce à l’escalade. Grâce au SMART les combats sont plus tactiques et plus vivaces, à mesure qu’on glisse pour éviter les coups de feu et surprendre un adversaire, ou qu’on fuit en sautant d’une passerelle à une autre. Difficile ensuite de revenir sur un FPS classique comme Call of Duty ou Battlefield, qui paraissent alors très lents, dirigistes et castrateurs. Mais attention, car pour en profiter pleinement, vous serez dans l’obligation de jouer un perso de petit gabarit, car la stature de votre avatar a une incidence directe sur le gameplay.

Problèmes de poids

004-623.jpg
Seul les gros peuvent porter les gatlings.
En effet, à la création de votre personnage, outre les très nombreuses possibilités de personnalisation, vous aurez le choix entre trois gabarits possibles : Léger, moyen et lourd (enfin au début vous n’aurez accès qu’au moyen, les deux autres faudra les débloquer). Le gabarit moyen est, comme son nom l’indiquera aux plus observateurs d’entre vous, moyen. Il permet aux joueurs qui l’adoptent d’être relativement résistants, d’avoir accès à un arsenal élargi et de pouvoir se mouvoir sans trop de complications. Le personnage lourd est plus pataud. Les acrobaties ce n’est pas son truc, et à la course, il est loin d’être une flèche. En contrepartie, il peut encaisser d’avantage de balles et reste le seul à pouvoir s’armer d’une gatling ou encore s’équiper d’un fusil à pompe en arme secondaire. Enfin, le gabarit léger permet de se hisser dans des parties de la map inaccessibles aux deux autres gabarits, puisque le perso léger est le seul à pouvoir prendre appui sur un mur pour sauter plus haut.

Malheureusement, il est également le seul à pouvoir mourir d’une seule balle (un headshot sur une balle de snipe) tant il est fragile et ne peut s’armer que de pistolets mitrailleurs et autres révolvers… pas d’armes lourdes pour lui donc. Ces trois gabarits sont clairement complémentaires et offrent différentes approches. Ainsi, certaines classes semblent plus appropriées à certains gabarits. Et si les gabarits moyens sont bons dans chacune des quatre classes, le joueur léger sera surtout redoutable en ingénieur et en opérateur, quand le lourd sera plus efficace en médecin et en soldat. Car ne vous y trompez pas, Brink est un jeu collectif… les kamikazes et autres onanistes n’y sont pas les bienvenues, et de toute façon, ne feront pas de vieux os.

Un pour tous, tous pour un

005-536.jpg
La roue des objectifs est essentielle pour jouer efficacement.
Car comme le titre de l’article l’exprime si bien, Brink met le teamplay au centre du gameplay. A tel point que le frag en devient presque secondaire… ou si ce n’est le frag, tout au moins la mort. En effet, il ne faut pas avoir peur de mourir, parce que crever, ça va vous arriver un sacré paquet de fois. Le tout c’est de mourir pour l’équipe, en se ruant à l’assaut pour ouvrir une brèche, en détruisant/réparant un raccourci, et bien sûr en tentant d’accomplir un objectif. Les mecs qui attendent patiemment d’avoir le champ libre pour aller pirater un terminal n’ont rien à faire sur Brink. Il ne faut pas hésiter à se jeter dessus comme un mort de faim et prier pour que vos équipiers soient suffisamment intelligents pour vous aider, vous protéger ou vous réanimer le cas échéant. Bien sûr, rien ne vous empêche de placer une petite tourelle ou une mine qui va bien en amont ou de vous déguiser en ennemi clamsé pour passer incognito dans la défense adverse.

Dans le même esprit, il n’existe pas de Deathmatch dans Brink, ni même de statistiques pour vous indiquer votre ratio de frags/morts ; les frags sont mêmes relativement radins en XP. Chaque partie est soumise à différents objectifs, entre une équipe qui attaque et une autre qui défend, qui évoluent au fur et à mesure de la progression des assaillants (à la manière du mode Ruée de Bad Company 2). Ainsi, vous devrez pirater un terminal, réparer une grue, escorter un robot de maintenance ou un VIP quelconque, rapporter des données ou du carburant à un lieu donné (curieusement, les objectifs les plus compliqués), faire sauter un mur ou un pont… bref, y a de quoi faire. Et même si ces objectifs peinent parfois à se renouveler, c’est toujours plus varié qu’un simple Team Deathmatch ou Capture the Flag, non ?

Faites vos classes

006-460.jpg
A chaque montée de niveau, vous pourrez choisir une capacité… mais une seule. Là encore, il faut être efficace dans ses choix.
Pour pimenter un peu les choses, Brink propose quatre classes distinctes et évolutives : Le médic, l’opérateur, le soldat et l’ingénieur. Le médecin a la particularité de réanimer ses coéquipiers et de booster sa jauge de vie ou celle de ses potes. Toutefois, cela reste limité et il faudra souvent choisir entre réanimer un coéquipier ou se soigner soi-même. Là encore, mieux vaut éviter de la jouer perso et choisir la meilleure option en fonction de la situation. L’opérateur peut pirater les terminaux informatiques et se déguiser en n’importe quel ennemi tombé au combat. Toutefois s’il tente la moindre action autre que des déplacements, il perd son déguisement. L’ingénieur répare les brèches, les grues et tout ce qui demande à être réparé de manière générale (notamment les terminaux que les opérateurs s’échinent à pirater). Il peut également poser des mines et des tourelles.

Le soldat quant à lui ravitaille ses ouailles en munitions et peut balancer des grenades flash ou des cocktails Molotov (bien plus efficaces que les grenades). Il existe encore pas mal de possibilités offertes à chaque classe, qu’il faudra débloquer en les « achetant » à coups d’XP. Mais sachez qu’il est impossible de monter plus de deux classes à fond. Il va falloir faire des choix. Heureusement, pour ça vous pourrez créer plusieurs avatars et ainsi les spécialiser chacun dans un ou deux domaines plus que dans un autre. Chaque avatar possède d’ailleurs son pendant Flic/Révolutionnaire, personnalisable visuellement indépendamment de l’autre, mais possédant les mêmes attributs. Pour varier les plaisirs, il est donc nécessaire d’en créer plusieurs. Malheureusement vous ne pourrez pas en changer en cours de partie. Encore une fois donc, si vous vous spécialisez en médic/soldat, il va falloir compter sur vos équipiers pour les objectifs d’opérateurs et d’ingénieurs.

On veut des maps !

007-367.jpg
Attendre qu’un médecin passe à proximité ou respawner, la décision vous appartient mais mieux vaut réagir vite sous peine de pénaliser l’équipe.
Vous l’aurez donc compris, Brink n’est pas un FPS comme les autres, et c’est sans doute pour ça qu’il divise tant. C’est un jeu qui récompensera d’avantage la prise de risque collective que l’exploit individuel. Bien entendu, il souffre de quelques défauts plus ou moins handicapants : Les lags et l’I.A., comme cité en préambule et suffisamment ressassé sur le net ces dernières semaines, mais aussi d’un manque de maps (8, c’est peu pour un jeu multi), de l’impossibilité de changer de personnages en cours de partie ou même de modifier son apparence et ses armes (obligation de quitter la partie en cours pour cela). Certaines classes, et notamment l’opérateur, semblent également sous-évaluées par rapport à d’autres (médic et ingénieur sont les plus répandues car les plus efficaces) et, mais ça Splash Damage n’y est pas pour grand-chose, la recrudescence de boulets qui n’ont rien à faire là pénalisent encore d’avantage les équipes que dans les Call et autres FPS plus classiques.

Reste que Brink est un jeu survolté et jouissif pour peu qu’on s’y investisse un minimum, proposant des grands moments de stress quand le chrono tombe et que vous voyez la défense adverse bien installée autour de l’objectif à accomplir, tout aussi fort que les explosions de joie lorsque vous finissez par faire sauter ce putain de pilier dans les prolongations (parce que minuteur déclenché avant la fin du temps imparti). Et puis, on pourra dire ce qu’on voudra, mais un FPS en ligne où les campouses n’ont pas l’occasion de s’adonner à leur sport de prédilection, je ne sais pas vous, mais moi j’ai un peu tendance à le considérer comme le messie.

L’un des tous meilleurs FPS online à ce jour, ultra dynamique, garanti 0% de campouses et où le jeu d’équipe prime sur les individualités. Manque plus qu’un poil de stabilité et trois, quatre maps supplémentaires.

27 Commentaires
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *