Batman Arkham City, la parade des super-vilains

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Autant vous prévenir tout de suite avant que vous ne m’insultiez en commentaires, je n’ai pas aimé Arkham Asylum et, d’une manière générale, je pisse à la raie des super-héros.

Arkham 1997

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Catwoman et Double Face… deux personnages qui font plus de la figuration qu’autre chose.
Si vous nous suivez depuis quelques temps, vous n’êtes pas sans ignorer qu’il existe une règle presque immuable sur Polygamer : Les jeux de merde, c’est Nachcar qui les teste ! C’est pour cela qu’à la base, on lui a laissé celui de Batman Arkham City, vu que j’avais trouvé le premier totalement foireux, avec ses bastons en forme de QTE géant, ses ennemis complètement cons et son action ultra-redondante (Sans parler du fait que les mecs en collants, ce n’est vraiment pas ma came). Mais voilà, soudain revirement de situation pour Nach’, qui a dû sentir que cette suite ne serait pas aussi nase que son prédécesseur, et sortirait alors du cadre jeu pourri = Nachcar. Sous couvert d’une excuse bidon comme quoi il serait trop occupé pour en faire la critique, notamment à cause de celle de Modern Warfare que finalement on n’a pas reçu, ce lâche s’est délesté du test. K.mi et Tso étant pas mal busy également, c’est donc moi qui en a hérité (vu que je suis toujours lésé sur ce site de merde, je n’avais rien sous le coude). J’étais bien content même. Enfin ce jeu allait se faire ravager la gueule à coups d’insultes et de vannes bidons, histoire de contrebalancer les tests dithyrambiques de la presse et, au passage, régler mes comptes avec Warner qui nous ignore totalement lorsqu’on leur demande des jeux (Par contre, pour nous spammer à coups de communiqués de presse bidons, là ils l’a connaissent notre adresse mail). Et dans cette optique de le défoncer, j’avoue que ça commençait plutôt pas mal.

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Comment faire une Harley Quinn aussi sexy et foirer à ce point Catwoman ?
En effet, je ne sais pas si le début du jeu est en rapport avec la fin du précédent, ou si c’est juste un clin d’œil aux comics que je ne connais absolument pas, mais je n’ai pas compris grand-chose à l’introduction. On se retrouve balancé comme ça dans une sorte de prison à ciel ouvert, façon Manhattan dans l’excellent film de Carpenter, New York 1997 (qui ferait un excellent jeu au passage). Un certain docteur Strange fait office de grand méchant, Double face se la pète mais se fait défoncer rapidement avant de disparaitre totalement dans l’anonymat, le Pingouin et le Joker s’affrontent pour le contrôle d’Arkham, ce dernier étant d’ailleurs atteint d’une grave maladie dégénérescente, provoquée par un virus. Maladie que d’ailleurs, ce clown grotesque va nous transmettre histoire que Batman puisse chercher l’antidote à sa place. Bon, autant le dire de suite, à part peut-être à un ou deux moments clés, cette maladie affecte bien moins Batman que le Joker, et du coup on n’en ressent pas vraiment les effets sur le gameplay. C’est franchement dommage.

Dans ton cul le profane

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Il a sérieusement morflé le Joker.
Autre point négatif : Le jeu fourmille de personnages et de clins d’œil aux comics, qui laissent un peu trop souvent le néophyte sur le carreau. Allez comprendre le comportement de Tallia, de la guilde des assassins, et de Batman, qui se font des mamours alors que le monde sombre dans le chaos et que son paternel tente de le buter. Fallait savoir que c’était sa meuf et qu’il entretenait avec elle une relation très particulière. Complètement largué, j’ai dû me rabattre sur wikipédia pour comprendre quelque chose. Du coup, quand tu n’es pas un fan invétéré de cette licence, c’est parfois pénible de comprendre toute la situation. Le fan par contre, sera aux anges et ira sans doute se palucher à chaque apparition d’un personnage que lui seul connait (moi, à part le Pingouin et le Joker, je ne connais pas grand-chose). Et puis, Batman Arkham City est quand même le précurseur de l’arnaque à grande échelle, puisqu’il faudra se délester de dix putains d’euros, pour qui aura acheté le jeu d’occasion, pour pouvoir tâter (en tout bien tout honneur) Catwoman. Du coup, je suis un peu surpris qu’un gros tube de vaseline, format géant, ne soit pas vendu en bundle avec le jeu. Nan mais je critique, je critique, mais je suis mauvaise langue… Warner c’est une petite entreprise familiale qui peine à aligner trois dollars de bénéfice. Ils n’ont pas les moyens de faire autrement qu’enculer le client. Et puis les joueurs sont tellement friands de sodomie, il n’y a qu’à voir à quelle vitesse se vend les DLC pour s’en convaincre.

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Mr Freeze est sans doute le seul boss intéressant à combattre.
M’enfin bref, revenons à nos moutons… ou plutôt notre chauve-souris. Quoi qu’à bien y réfléchir, on se demande parfois si la chauve-souris en question ne serait pas plutôt Spiderman déguisé en Batman. Car la grande majorité du temps, on va la passer en l’air, à se balancer de building en building, à l’aide du grappin. Il faut bien reconnaitre que c’est plus pratique que se taper les très, très, très, très nombreux allers et retours à pinces, comme un tocard… mais j’sais pas, moi dans mon esprit, Batman c’est la Batmobile, tout ça tout ça. Rien à carrer de jouer les hommes-araignées. J’aurai préféré du bon vieux Carmageddon qui tâche, dans les rues d’Arkham City. Signalons aussi la présence ridicule de Robin qui fait une apparition de douze secondes tout au plus, en pleine cinématique, avant de se faire rembarrer comme un noob par Batou, et de rentrer chez lui en chialant comme un con d’adolescent qui serait privé de sortie, le jour où Justin Bieber passe en concert. Ok, on a bien compris que c’était pour teaser sur votre prochain DLC les gars, mais franchement, entre nous, c’était ridicule cette apparition, non ? C’est comme si, je ne sais pas moi… tiens, comme si vous aviez foutu un peu partout des bonus de l’homme mystère, qui ne peuvent être ramassés que par Catwoman, histoire de nous faire croire qu’il y a un réel intérêt à jouer avec elle… Oups, pardon, j’avais oublié que c’est précisément ce que vous avez fait.

Mine de rien, j’ai kiffé

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Les bastons sont peut-être trop simples, mais elles sont magistralement chorégraphiés.
Nan mais je taille, je taille, mais mine de rien, j’ai été plutôt agréablement surpris par cette suite que je n’attendais pas le moins du monde. Si on excepte qu’on joue un super-héros gnangnan qui se refuse à tuer qui que ce soit, qu’on occulte tous les clins d’œil trop pointus pour les yeux du commun des mortels, qu’on ne tient pas compte de la trop grande facilité des bastons, qu’on oublie que la fin est minable, que Catwoman ne sert à rien et que, d’une manière générale, on n’a pas vraiment de scène d’anthologie à se mettre sous la dent, on se retrouve face à un grand jeu. Bon, dit comme ça, c’est vrai que ça peut sembler ironique, mais en réalité pas du tout. Tous ces défauts empêchent selon moi Batman Arkham City de véritablement briller au panthéon des jeux d’action, mais malgré tout cela reste un excellent jeu, trop rare parmi les blockbusters feignants qu’on s’est coltinés en 2011, qui se doit d’être joués par la plupart d’entre nous. D’abord parce que esthétiquement, ça poutre sévèrement. On a en effet droit à une atmosphère sombre et chaotique, dans une cité à feu et à sang, où la seule fausse note vient du héros bisounours qu’on interprète. Ensuite, parce qu’on nous plonge dans un gigantesque bac à sable, plus intelligent que 99% des open world auxquels on a joué jusqu’ici. Car ici, les quêtes annexes ne se résument pas seulement à apporter une lettre à un endroit X ou éliminer une cible dans un lieu Y.

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La vue X-Ray c’est sympa, mais du coup on ne profite pas suffisamment des environnements.
Non, celles-ci sont bien amenées, et souvent (pour ne pas dire toujours) scénarisées ; parfois même morcelées en plusieurs parties. Un vrai travail d’orfèvre. Ensuite, parce que même les bonus à la con que jamais personne ne ramasse à moins d’être passé à côté (vous savez, ces conneries qui débloquent des artworks, qu’on dissimule en grand nombre dans une ville histoire de prolonger artificiellement la durée de vie), sont ici magistralement réinterprétés. En effet, il s’agit dans BatmanAC des bonus-énigmes d’Edward Nigma. Et si les trouver demandera déjà beaucoup de mal et de sens de l’observation, il vous faudra ensuite pouvoir y accéder. Pour ce faire, il faudra faire preuve de réflexion, de skills, et user de tous les gadgets que Batman a à sa disposition (et il en a un paquet). Du coup, ces bonus dont tout le monde se fout habituellement prennent un tout autre sens, puisque touchent la fibre challenger du joueur… d’autant plus dans un jeu aussi facile où ces énigmes représentent la seule vraie difficulté. Bon, soyons honnête… je me suis amusé à ramasser ceux que je trouvais, mais pas à revenir chercher ceux que je ne pouvais prendre parce qu’il me manquait un accessoire, ni à chercher comme un ouf ceux qui me manquaient à la fin du scénario… rien à carrer de ces bonus à la con, mais sur le moment, c’est amusant et original.

Mi-figue, mi-raisin

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Arkham City est une ville pleine de charmes…
Alors même si le côté chorale de super-vilains plombe quelque peu la profondeur du scénario, il faut reconnaitre que leurs styles divergeants permettent de varier un peu les situations. Malheureusement, même si le jeu semble vouloir mettre en avant le côté infiltration, c’est fait maladroitement. L’infiltration consiste quasi-exclusivement à se percher sur une gargouille en hauteur, puis plonger sur ou derrière un ennemi pour l’éliminer le plus silencieusement possible. Toutefois, il n’existe pratiquement jamais deux entrées pour investir un bâtiment ou une salle, et les possibilités sont réduites à leur plus simple appareil. Mais c’est tout de même jouissif de pendre un adversaire par les pieds ou de se laisser fondre sur sa gueule ébahie. Ces crétins connaissent tous Batman, pourtant aucun d’entre eux n’a la présence d’esprit de lever la tête pour vous chercher. Cependant, on note des progrès en ce sens par rapport au précédent, car désormais, lorsqu’ils seront sous pressions, les ennemis auront parfois l’intelligence de mater sur les fameuses gargouilles qui pullulent un peu trop à mon goût, voire de vous repérer planqué sous une grille, au sol ; grille dont on se demande bien l’utilité architecturale. A croire qu’elles ont été conçues à l’usage exclusif de Batman. Même chose pour les bastons à mains nues, qui oscillent entre le côté spectateur inhérent à des mécaniques basées sur une sorte de QTE, et la violence des impacts combinée à une fluidité chorégraphique assez grisante.

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Dominer la ville, ça fait quand même quelque chose dans le pantalon.
Vous l’aurez compris, Batman bascule sans arrêt entre le génial et le misérable. Ainsi, il propose un univers sombre mais un héros trop gentillet, une action enivrante couplée à un système pas suffisamment engageant, une mise en avant de l’infiltration mais des possibilités trop limitées, pléthore de super-vilains mais un scénario superficiel, s’éparpillant sans arrêt. Seul point irréprochable, sa plastique absolument fantastique, rarement pris à défaut tant esthétiquement que sur le plan de la fluidité. Clairement, il est meilleur que le précédent que je trouvais particulièrement barbant (donc si vous l’avez trouvé génial, alléluia !). On ne voit pas le temps passer dans les rues d’Arkham City et on s’amuse même à terminer toutes les quêtes secondaires (même après le combat final), tant celles-ci sont passionnantes et particulièrement mises en avant (du moins pour la plupart). Il n’est certes pas le jeu parfait tant loué sur tous les sites et magazines, mais devant la qualité discutable des blockbusters de cette fin d’année (Deus Ex, Gears of War 3, Assassin’s Creed Revelations, le solo de Battlefield 3…), c’est sans aucune doute l’un de ceux à ne pas rater…

Le jeu n’est pas aussi parfait qu’on veut nous le faire croire, notamment parce qu’il mélange l’ambiance dark avec un héros bisounours, que la redondance se fait quand même pas mal ressentir et que le scénario part d’une bonne idée mais s’éparpille à trop vouloir balancer des super-vilains à la pelle. Mais il faut avouer qu’il est bien meilleur que son prédécesseur. Et moi qui suis pas mal blasé ces derniers temps, j’ai finalement bien accroché.

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